Offre de compensation matrimoniale

Offre de compensation matrimoniale

Le mariage traditionnel duun est un long processus. Le processus commence par la demande de la main de la fille. Dès que la main de la fille est obtenue, une autre étape commence, qui est, ce qu’on a jusqu’ici désignée sous la terminologie «offre de compensation matrimoniale». Cette phase du mariage tombe dans la catégorie des obligations que le futur mari doit à la famille de sa prétendante.

Voici un extrait de l’article de mariage duun qui traite de cette phase du mariage.

1.1      Les obligations annuelles du naxlan envers ses beaux-parents (blan)

L’obtention de la main d’une fille introduit pour le nàxlan des obligations annuelles qu’il doit à ses blan (beaux-parents.) Ces obligations  sont de deux types. Le premier type est appelé kilisɔhɔntin. Il se fait à l’occasion de chaque fête de sahai. Quant au second, il concerne les cultures de femmes (taanfai) et d’autres petits services.

1.2        Les prestations et les cultures de femme (nafaiji rɔ)

Nàfaiji veut dire par étymologie, (femme/épouse) +fai (culture) + ji (mettre) C’est-à-dire mettre la culture de la femme. Concrètement, il s’agit d’une forme de compensation matrimoniale que le futur mari doit aux parents de la promise.

Une fois que l’octroie de la compensation matrimoniale appelée « kilisɔhɔn » commence, la même campagne hivernale, le futur mari assiste son beau-père avec de la main d’œuvre. Chaque année il fournit 6 hommes trois fois. Cela fait 18 hommes au total par an.

Cet appui continue jusqu’au mariage de la promise. Le dernier hivernage avant le mariage, il ajoute 12 hommes supplémentaires. Tout futur mari doit se débrouiller par tous les moyens, pour pouvoir faire cette aide pour son beau-père. Cette aide en personnel est différente du blanfai. Car celle-ci repose essentiellement sur le futur mari. Mais quant au blanfai, il est l’affaire de tout le village. Quand il s’agit de blanfai, les travailleurs viennent de tous les quartiers du village. Il y a certaines obligations qui font aussi des obligations de la communauté des nàxlan (époux de la femme). Il s’agit des commissions consistant à donner les informations de décès. Quand il y a un décès dans la famille/clan/quartier d’origine d’une femme, ses parents chargent les membres de sa communauté d’orientation (là où elle est mariée) d’aller communiquer cette information dans tels ou tels villages. Cela représente pour lui, un devoir de mari envers ses beaux-parents.

1.3        Kilisɔhɔntin nɔ

Le kilisɔnhɔntin est une compensation matrimoniale que le futur mari doit à la promise, quand elle atteint l’âge de deux à trois ans. Cette pratique ne finit, que lorsque la promise est mariée. La valeur du kilisɔhɔn ne dépasse pas 400 cauris. La remise de cette compensation se fait à l’occasion d’une des plus grandes fêtes traditionnelles en milieu duun, appelée sahai. Cette fête se fait annuellement entre la fin du mois d’avril, et le début du mois de juin. La procédure est la suivante :

-         La première année, il faut donner un kɛrɛnkɛrɛnvya kaha jaha fihi  ou zhihi (4m ou 6m) de ce type de costume

-         La troisième année, il faut donner vyakaan don nun = 5 ventres de pagne bariolé = un demi-pagne de cotonnade multicolore. Cela continue jusqu’à ce que la promise atteigne la maturité.  Lorsqu’elle est à deux années du mariage, le nombre augmente à 1m de cotonnade, soit vyakaan don ceun. Dans le vieux temps, au lieu des pagnes, le futur mari donnait plutôt un grand panier (sava) rempli de coton, à partir duquel, les parents de la fille tissaient ses vyakaan. La dernière année, c’est-à-dire l’année du jɛhɛji, il devrait associer au grand panier de coton, une gourde appelée faiyashe kooin. C’est avec cette gourde que le mahan puisait de l’eau au marigot le matin du daharafuhɔ.

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